La recette de l'encens Romain, d'après Pline l'Ancien.
Remontez le temps jusqu’à la Rome antique grâce à cette recette d’encens tirée des écrits de Pline l’Ancien. Mélange de plantes sacrées et médicinales, l’encens romain était au cœur des rituels religieux et des pratiques de purification. Découvrez ses ingrédients et comment le préparer chez vous, pour renouer avec une tradition millénaire aux vertus bien actuelles.
L’encens a toujours occupé une place essentielle dans les rituels religieux et les pratiques médicinales de l’Antiquité. Les Romains, influencés par les traditions égyptiennes et grecques, utilisaient divers mélanges de plantes et de résines pour honorer les dieux, purifier l’air et favoriser la méditation. Pline l’Ancien (23-79 apr. J.-C.), écrivain et naturaliste romain, a compilé dans son ouvrage Histoire naturelle (Livre XII, chap. 14-17) des informations précieuses sur l’usage des plantes aromatiques et médicinales, dont la recette de cet encens romain.

Les ingrédients de l’encens romain.
Selon les écrits de Pline, la préparation de cet encens repose sur un mélange subtil de plantes aux propriétés purificatrices et aromatiques :
- Feuille de laurier (Laurus nobilis) : symbole de victoire et de sagesse, le laurier était utilisé pour ses vertus protectrices et antiseptiques. Lorsqu’elles sont brûlées, les feuilles de laurier séchées libèrent du cinéole, un composé aux effets stimulants et expectorants, ce qui pourrait expliquer l'association faite avec la clarté mentale et la protection spirituelle.
- Branche de genévrier ou baie (Juniperus spp., notamment Juniperus recurva) : connue pour ses propriétés purifiantes, elle aide à dégager les voies respiratoires et éloigner les énergies négatives. Le principal composé des baies de Genévrier, l’alpha-pinène, possède des effets antimicrobiens et stimulants, renforçant ainsi son usage pour la purification des temples et des esprits.
- Verveine officinale (Verbena officinalis L. [?]) : plante sacrée des druides et des Romains, elle était appréciée pour ses effets apaisants et sa capacité à renforcer la concentration spirituelle. Les iridoïdes de la Verveine officinale séchée, comme la verbénaline, ont des propriétés relaxantes qui soutiennent la méditation et la réduction du stress.
- Sauge officinale (Salvia officinalis L.) : utilisée pour ses vertus médicinales et spirituelles, elle favorise la clarté mentale et la purification des lieux. La présence de thujone et de camphre dans la composition des feuilles de sauge officinale explique ses effets neurostimulants et purificateurs, qui étaient largement exploités dans les rituels antiques.
- Thym (Thymus sp.) : antiseptique et tonique,le thym séché (ou Serpolet) était ajouté pour renforcer l’effet purificateur du mélange. Le thymol et le carvacrol, ses principaux constituants, possèdent de puissantes propriétés antibactériennes et antifongiques, ce qui en fait un excellent purificateur d’air et un stimulant pour l’endurance physique et mentale.
Préparation de l’encens romain.
- Séchez soigneusement toutes les plantes si elles ne le sont pas déjà.
- Réduisez-les en fins morceaux à l’aide d’un mortier et d’un pilon.
- Mélangez les ingrédients dans des proportions équilibrées.
- Conservez le mélange dans un récipient hermétique à l’abri de la lumière et de l’humidité (vous pouvez retrouver nos conseils de conservation des plantes ici)..
- Pour utiliser votre encens Romain déposez une pincée du mélange sur un charbon ardent et laissez la fumée diffuser son parfum sacré.
Quels sont les usages et bienfaits de cet encens de Pline ?
L’encens romain, tel que décrit par Pline, était employé dans différentes situations selon les vertus recherchées :
- Rituels religieux et méditation : il favorisait la connexion avec le divin et créait une atmosphère propice à la prière. Les temples romains en étaient souvent imprégnés.
- Purification des lieux : sa fumée éloignait les influences négatives et assainissait l’air, une pratique particulièrement courante chez les Vestales.
- Bien-être et santé : ses propriétés antiseptiques et apaisantes contribuaient à renforcer l’immunité et calmer l’esprit. Pline mentionne que certaines de ces plantes étaient utilisées contre les infections respiratoires.
En conclusion, redécouvrir l’encens romain d’après Pline, c’est renouer avec une tradition ancestrale alliant bienfaits spirituels et médicinaux. L’analyse des composés chimiques de ces plantes montre que leurs effets énergétiques et spirituels étaient étroitement liés à leurs propriétés pharmacologiques, confirmant ainsi l’intuition des Anciens.
Cette recette, simple mais puissante, peut être utilisée aujourd’hui pour purifier les espaces, se recentrer et se reconnecter aux pratiques de nos ancêtres.
Sources :
Pline l’Ancien, Histoire naturelle, Livre XII, chapitres 14-17.
J. André, Les noms de plantes dans la Rome antique, Paris, 1985.
M. Berthelot, Les parfums et l’encens dans l’Antiquité, 1907.
Baser, K. H. C., & Buchbauer, G. (2015). Handbook of Essential Oils: Science, Technology, and Applications.
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