La biodynamie : quels principes, quels usages et quelles plantes ?

Catégories : Biodynamie

La biodynamie répond à des problématiques écologiques plus que jamais d’actualité. Petite revue de ses principes, de son usage en viticulture, et des plantes majoritairement utilisées.  

Fondée dans les années 1920 par le philosophe autrichien Rudolph Steiner sur les bases de l’anthroposophie, la biodynamie répond notamment à certaines problématiques écologiques. Ce mouvement, porté par une approche holistique, va plus loin que l’agriculture biologique, notamment par le biais d’actions spécifiques appliquées à différents stades de développement des plantes. La biodynamie considère le jardin, et par extension la Terre, comme un tout

Les principes de la biodynamie

La biodynamie se base sur plusieurs principes, énoncés par Rudolph Steiner en 1924 au cours de ses huit conférences nommées « Cours aux agriculteurs ». Celles-ci répondaient à uneproblématique déjà présente d’appauvrissement de la terre et de baisse de qualité des aliments. 

Cette méthode de culture respectueuse de l’environnement consiste à observer, comprendre et équilibrer tout ce qui entoure la plante, tant sur le plan tangible que sur le plan non-tangible.

L’organisme agricole : une vision globale de la culture

L’un des grands principes de la biodynamie est de considérer le jardin, la vigne ou la ferme comme un organisme vivant à part entière. Et cet organisme dispose d’éléments, tels des organes, qui interagissent :  la plante, la terre, les animaux et l’humain. Proche du concept de permaculture, cette vision implique une coopération constante entre l’Homme et la nature. Cela passe par exemple par l’aménagement de l’environnement (cours d’eau, haies, fleurs, etc.) mais aussi par l’utilisation de techniques et d’engrais naturels. Le sol est un écosystème et une source d’énergie, à contrario de l’agriculture traditionnelle où le sol est assimilé à un support.

Les préparations biodynamiques : un coup de pouce naturel

Les préparations naturelles, aussi appelées « préparâts », ont pour objectif de dynamiser et de protéger les cultures. Les principales préparations naturelles préconisées sont composées de cornes et bouse de vache, de quartz et de plantes médicinales.

Lors de ses conférences, Rudolph Steiner avait présenté 8 préparâts, dont 2 à pulvériser sur les cultures et 6 autres à intégrer au compost. Parmi les plantes utilisées, on retrouve notamment la camomille, l’ortie, l’achillée millefeuille, le chêne, la prêle des champs, la consoude, le pissenlit ou encore la valériane.

Les rythmes cosmiques : l’influence des astres sur les cultures

Dernier principe fondamental de la biodynamie : l’influence de la lune et des rythmes cosmiques dans le développement des cultures. Tout comme pour les marées, l’agriculture biodynamique établit une relation entre les phases de la lune (ainsi que l’influence du soleil et des autres planètes) et les processus de développement des plantes : germination, croissance, floraison et fructification.

Un calendrier lunaire a été établi afin de déterminer des jours feuille, fleur, fruit ou racine selon les différentes phases de la lune. 

Qu’est-ce que la biodynamie en viticulture ?

Les principes de la biodynamie peuvent également être appliqués à la vigne. Toujours selon le cycle lunaire et les influences cosmiques, les préparations naturelles sont utilisées sur les vignes pour booster leur développement et leurs défenses immunitaires. L’objectif est de faciliter et de dynamiser les échanges entre la vigne et son environnement. La vinification, tout comme le travail de la vigne, est réalisée en fonction des rythmes cosmiques. 

Si la biodynamie est l’une des principales influences de l’agriculture biologique, elle va plus loin en interdisant tout produit de synthèse, et ce durant toutes les étapes de culture et de traitement des récoltes.

Bouquets de plantes utilisées en biodynamie

Quelques exemples de plantes utilisées en biodynamie

Parfois considérées à tort comme des mauvaises herbes, certaines plantes sauvages courantes qui envahissent nos jardins s’avèrent en réalité être de précieuses alliées pour favoriser le développement des cultures.

Voici une liste non exhaustive de ces dernières : l'ortie, la prêle des champs, la consoude, la camomille, l’achillée millefeuille, l’écorce de chêne, le pissenlit et la valériane.

L’ortie

Source importante d’azote, de silice et de fer, l’ortie est utilisée en décoction ou en purin pour :

Stimuler les échanges entre la plante et son environnement
Réguler la croissance des plants
Éliminer ou éloigner les insectes
Booster les défenses naturelles des cultures
Protéger la vigne des maladies cryptogamiques qui l’affectent
Elle favorise également la formation d’humus.

La prêle des champs

Autre plante de base en biodynamie, la prêle des champs est pulvérisée en décoction ou en extrait fermenté sur les cultures pour son action biostimulante et fongicide. Elle est également un rempart efficace par assèchement contre les maladies cryptogamiques qui attaquent les cultures (mildiou, cloque du pêcher, rouille, etc.).
Elle est le plus souvent appliquée durant la période précédant la lune de Pâques.

La consoude

Plante aux nombreuses vertus sur la santé comme sur le jardin, la consoude est fréquemment utilisée en biodynamie.
Riche en potasse, elle est utilisée comme engrais naturel pour fertiliser les cultures.

Quelques autres plantes importantes en biodynamie : camomille, achillée, écorce de chêne…

Parmi les autres plantes de base en biodynamie, on retrouve entre autres la camomille, l’achillée millefeuille, l’écorce de chêne, le pissenlit et la valériane. Chacune d’elles, en raison de ses composants, joue un rôle bien spécifique sur le développement des cultures associées.

Photos & Dessins: création de l'Herboristerie Yannick Bohbot via Nightcafé.

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